Il
fallait que ça se termine en apothéose. Après avoir bouffé du près
pendant les trois-quarts du parcours, les solitaires de la Douarnenez
Fastnet Solo ont fini par un déboulé sauvage sous spi dans la nuit de
mercredi à jeudi. Cueillis par le front au large du DST d’Ouessant, il
leur a fallu hisser le spinnaker dans une mer particulièrement chaotique
dans une nuit noire comme un four.
Charlie Dalin connu pour son
aisance dans la brise s’emparait de la tête de course au détriment de
Nicolas Lunven et Alexis Loison (Custo Pol). Derrière eux les habitués du circuit pointaient le bout de leur étrave à l’instar de Xavier Macaire (Groupe SNEF), Anthony Marchand (Ovimpex Secours Populaire) ou Sébastien Simon (Bretagne CMB Performance).
- Les nouveaux paient la note
A rebours, certains avaient plus de difficulté à négocier cette transition. Tanguy Le Turquais (Nibelis),
impeccable jusque-là, reculait jusqu’en neuvième position après avoir
réussi à se maintenir toute la course dans le top 5. Damien Cloarec (Saferail)
aux prises avec des soucis d’énergie depuis le Fastnet payait aussi la
débauche d’énergie dépensée pour se maintenir au contact des meilleurs.
Il avait suffi d’une nuit de course dans des conditions scabreuses pour
que les costauds reprennent le pouvoir.
- La finale redistribue les cartes
Le
classement de la Douarnenez Fastnet Solo opérait du même coup des
bouleversements dans la hiérarchie du Championnat de France Elite de
Course au Large. Si Nicolas Lunven, nanti d’une confortable avance avant
l’épreuve, accédait pour la première fois au titre de Champion de
France, Charlie Dalin faisait la bonne opération en détrônant Sébastien
Simon de sa place de Vice-champion.
Adrien Hardy (Agir Recouvrement) était par la même occasion éjecté du podium. Chez les bizuths, Julien Pulvé (Team Vendée Formation) a eu chaud puisqu’il finit à égalité de points avec Pierre Le Boucher (Ardian).
Dans ce cas de figure, c’est le classement de la Solitaire du Figaro
qui sert à départager les ex-aequo. Julien conserve donc son titre, mais
la tension a dû être à son comble pour le jeune navigateur rochelais
jusqu’au franchissement de la ligne d’arrivée.
Pour
Nicolas Lunven, ce titre a une saveur particulière puisque c’était sa
dernière saison sous les couleurs de son partenaire, ainsi que sur le
circuit Figaro Bénéteau. Il renoue aussi avec une bonne habitude puisque
2005 et le titre de Jérémie Beyou, aucun coureur n’avait réussi à
gagner dans la même année la fameuse Solitaire du Figaro et s’emparer du
titre de champion. C’est ce qu’on appelle une saison pleine.
Ils ont dit :
Nicolas Lunven (Generali) :
« La
remontée jusqu’au Fastnet était géniale : belles conditions, un peu de
soleil, du vent pas trop faible, c’était très tactique, vraiment
intéressant. Le retour était moins drôle. La nuit était vraiment noire
et on n’arrivait à rien distinguer au-delà de l’étrave du bateau. En
revanche, les vagues qu’on prenait dans la figure étaient bien réelles.
Des deux nuits qu’on a eues pour descendre du Fastnet, la première
n’était pas si difficile : le vent s’est révélé un peu moins fort que
prévu, j’ai pu dormir un peu, me restaurer. En revanche, la deuxième
était vraiment costaude.
Une
fois que le vent a tourné, qu’on a envoyé le spi, c’était infernal. Le
bateau bondissait de vague en vague dans tous les sens. Pour aller
chercher le sac à spi, j’ai dû crapahuter à quatre pattes sur le pont,
c’est la première fois que ça m’arrive. »
Xavier Macaire (Groupe SNEF)
« Je
suis vraiment content parce que j’ai progressé constamment durant la
course. J’étais plutôt mal parti et petit à petit j’ai réussi à revenir
pour finir dans le top 5. En tous cas, c’était une course superbe, un
peu longue avec beaucoup de près, mais c’était intéressant avec beaucoup
de petits coups à jouer. »
Charlie Dalin (Skipper Macif 2017)
« Après
le Fastnet, on a eu 24 heures mouvementées. Il fallait rester collé à
la barre et ce n’était pas très drôle. Ensuite quand le front est
arrivé, on s’est retrouvé sous spi à 12 nœuds face à la mer en pleine
nuit. Avec la mer chaotique qui restait on avait le choix entre
transpercer les vagues ou bien monter au-dessus d’elle et retomber
lourdement derrière. On barre avec la peur de tout casser, ce n’est pas
forcément très agréable. Ensuite, il a fallu négocier l’arrivée dans la
baie de Douarnenez. Je voyais derrière moi Nicol (Lunven) et Alexis
(Loison) qui revenaient, j’ai préféré faire un empannage pour aller les
contrôler. En tous cas, Douarnenez me réussit bien. C’est bien de finir
la saison sur une bonne note comme celle-là. »
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