sabato 3 settembre 2016

Douarnenez Horta Solo - Les jeux de la molle et du hasard


Situation contrastée sur les Açores. Alors que sur Florès, la plus à l’ouest des îles, les vents soufflaient ce matin à plus de 50 nœuds, au sud-est de Santa Maria, les Figaristes essaient de s’extirper des griffes émollientes de la dorsale qui leur barre la route. Quatre cent milles d’écart suffisent pour passer d’un enfer venté à un purgatoire ouaté.

 
Bien sûr, traverser une zone de calmes n’est pas forcément ce dont rêve tout coureur au large normalement constitué. Dans ces petits airs, il arrive parfois qu’à cent mètres près, un concurrent décolle quand ses adversaires restent vissés sur l’eau. Pour réussir à s’en tirer sans dommage, il faut de la lucidité (beaucoup), une appétence particulière pour les petits airs (pas mal) et de la chance (autant qu’on peut). Il y a forcément toujours une petite part de hasard qui vient se mêler aux analyses les plus fines soient-elles, à l’intuition et au toucher de barre. Mais au final, il est rare que ces moments délicats se traduisent par un véritable hold-up.
Dans l’attente du verdict
Logiquement, c’est la bande des quatre, Nicolas Lunven (Generali), Sébastien Simon (Bretagne CMB Performance), Anthony Marchand (Ovimpex – Secours Populaire), Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) qui subit en premier le coup de frein. Mais les hommes du nord ne sont pas mieux lotis, compte tenu de l’orientation sud-ouest nord-est de la dorsale. C’est d’ailleurs le pari que font les tenants de l’option sud qui espèrent conserver un peu plus longtemps le vent de nord-est et surtout bénéficier d’un meilleur angle quand le vent rentrera de sud-ouest. Aux avant-postes Xavier Macaire (Chemins d’Océans), Gildas Morvan (Cercle Vert) et Corentin Douguet (Sofinther – Un Maillot pour la Vie) tablent sur un vent plus constant qui compensera le surplus de route pour rejoindre la porte de Santa Maria. Pour l’heure, les écarts ne bougent pas entre ces deux groupes, comme si la dorsale se faisait plaisir à entretenir le suspense.


Cause toujours
Derrière, les sept samouraïs qui, sabre au clair, essayent de transpercer la dorsale, les écarts se creusent pour les hommes du nord. Yoann Richomme (Skipper Macif 2014) est relégué à 12 milles, tandis qu’Arnaud Godard-Philippe (Faun Environnement – Martinique Destination Voile), le plus au nord, pointe à 42 milles du leader. Il reste que tous ces aléas ne semblent pas entamer le plaisir déclaré des solitaires. A la VHF, Radio Cocotier turbine : entre certains Breton ou Normande à la parole mesurée comme Damien Cloarec (Saferail) et Sophie Faguet (Région Normandie) d’une part et un Méditerranéen volubile comme Pierre Quiroga (Skipper espoir CEM), la balance n’est pas forcément totalement équilibrée. Qu’importe au fond ; tous ont conscience de vivre une course pas tout à fait ordinaire où, aux ingrédients habituels de la compétition, s’ajoute le piment d’une partie de cache-cache avec Gaston. Alors à tout prendre, se coltiner des vents erratiques dans une dorsale vaut nettement mieux que la perspective d’affronter au près des vents de plus de 45 nœuds et une mer démontée. Les chemins détournés de la voile buissonnière ont parfois du bon.


Ils ont dit :
Corentin Douguet (Sofinther – Un Maillot pour la Vie)
« Le vent a bien molli. C'est dans les 24 heures que ça se joue. Tout le monde a essayé de se placer au mieux par rapport à ses convictions, par rapport au vent qu'il y a avant et au vent qu'il y a après. Après le passage entre le NE et le SO, ce sera la kermesse. On aura un début de réponse demain matin, je pense.

Pour l'anecdote, un poulpe est tombé dans une poche à bout. Comme j'ai mis un peu de temps à m'en rendre compte, à chaque fois que je m'en approche, j'ai maintenant l'impression d'être à la poissonnerie.

On fait des petites vacations sécu avec les 3 bateaux qui sont autour pour être sûr que tout le monde est sur son bateau. Parce que dans le coin, il n'y a à peu près que nous pour assurer la sécurité ! »

Anthony Marchand (Ovimpex – Secours Populaire) :
« Tout va bien à bord, des petits soucis technique mais rien qui joue sur ma performance : casse de la courroie d'alternateur ainsi que de la ferrure de hale-bas. Sinon ça commence à faire longtemps que l'on fait du bâbord, mais les conditions sont superbes. La grande question depuis deux jours est de savoir comment va se terminer cette belle course entre nous et le paquet du sud. La dorsale va surement faire le tri et donner la réponse. Il va falloir être patient. »


Classement à 17h (TU+2)

1 Nicolas Lunven (Generali) à 340 milles de l’arrivée
2 Sébastien Simon (Bretagne CMB Performance) à 4 milles
3 Anthony Marchand (Ovimpex – Secours Populaire) à 4 milles
4 Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) à 4 milles
5 Xavier Macaire (Chemins d’Océans) à 7 milles

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