Après
avoir déboulé à vitesse grand V pendant 24 heures, propulsés par un
flux de nord-ouest soutenu, les bateaux de tête de la Bermudes 1000 Race
Douarnenez – Brest ont, comme on s’y attendait, vu leurs vitesses de
progression chuter en tout début d’après-midi. Et pour cause, les
leaders de la flotte négocient actuellement une phase de transition. A
la clé, un vent mollasson et refusant qui les oblige à effectuer des
petits recalages sur la route mais qui suscite également quelques
incertitudes. Difficile, par conséquent, de savoir précisément combien
de temps les uns et les autres vont être ralentis. Pour l’heure, les
dernières estimations laissent envisager l’arrivée du premier, Sébastien
Simon entre 5 et 8 heures demain matin, à Brest. Le skipper devrait
alors devancer de quatre ou cinq heures le trio Boris Herrmann
(Malizia), Yannick Bestaven (Maître Coq) et Sam Davies (Initiatives
Cœur) dont l’ordre d’arrivée réserve bien du suspense !
«
Pour l’heure, c’est difficile d’estimer combien de de temps va durer
cette transition et à quel moment le nouveau vent va se réinstaller. On
va voir les écarts entre les leaders se resserrer puis se défaire
puisque l’ensemble des bateaux de tête ne devrait pas échapper à cette
zone délicate », annonce Jacques Caraës, le Directeur de course de
cette Bermudes 1000 Race, émettant alors quelques réserves sur les ETA
annoncées (voir ci-après) qui pourraient naturellement glisser un peu.
Celle concernant Sébastien Simon pourrait raisonnablement se situer
entre 5 et 8 heures demain, et celles de ses poursuivants les plus
proches osciller entre 9 et 11 heures. Une chose est sûre, en revanche :
le match final entre Boris Herrmann (Malizia - Yacht Club de Monaco),
Yannick Bestaven (Maître Coq) et Sam Davies (Initiatives Cœur) s’annonce
redoutable. De fait, ces trois-là se tiennent en moins de trois milles,
autant dire pas grand-chose, surtout au vu du contexte météo. En jeu ?
Les deuxième et troisième places sur le podium, rien de moins !
Faites-vos jeux !
La
bagarre pour les accessits risque, elle aussi d’être passionnante
jusque dans les dernières longueurs, et en particulier pour les 7e, 8e,
9e et 10e places que devraient, a priori, se répartir Clément Giraud
(Envol by Fortil), Stéphane Le Diraison (Time for Oceans), Arnaud
Boissières (La Mie Câline – Artipôle) et Fabrice Amedeo qui se tiennent
aujourd’hui dans un mouchoir de poche en termes de distance au but, mais
évoluent sur des trajectoires différentes. Le skipper de Newrest – Art
& Fenêtres, qui affiche un décalage d’une quarantaine de milles au
nord par rapport à ses trois concurrents, profite aujourd’hui d’un peu
plus de pression mais aussi d’un meilleur angle de progression que ses
adversaires, et pourrait bien bousculer la hiérarchie actuelle. «
Depuis ma montée dans le mât hier, j’ai pu m’extraire de la zone de
molle grâce au retour de mes grandes voiles d’avant (gennaker et code
zéro). J’évolue actuellement au reaching, une allure que le bateau aime
bien. Je me dis qu’il y a encore une chance que ça passe sur le groupe
de dessous », a commenté le skipper - journaliste qui bénéficie de routages optimistes.
Toujours de la pétole pour les retardataires
Plus
en arrière, Manuel Cousin (Groupe Setin), Damien Seguin (Groupe APICIL)
Miranda Merron (Campagne de France) et Alexia Barrier (4myPlanet), ont
eux aussi passé la surmultipliée depuis ce matin. Un soulagement, comme
l’a expliqué la navigatrice Britannique dans un message du bord envoyé
dans la matinée : « Hier a vraiment été une
journée piégeuse à cause de la pétole. A présent, je crois avoir trouvé
la porte de sortie, en tous les cas, je l’espère. Ça a été dur de
passer des heures à essayer d’avancer péniblement avec les voiles qui
battaient violement à cause de la houle. Le peu de vent qu’il y avait,
était très instable et à chaque fois que je tournais le dos pour faire
autre chose, il direction changeait ». En queue de peloton, Pip Hare
(Superbigou), Ari Huusela (Ariel II) et le belge Denis Van Weynbergh
(Eyesea) qui a passé le waypoint des Açores ce matin aux alentours de 3
heures et fait donc désormais lui aussi route vers Brest, mangent
cependant toujours leur pain noir. Tous les trois composent avec un vent
très faible qui devrait, heureusement, fraîchir dans la soirée tout en
basculant au nord-ouest. De quoi leur permettre d’accélérer la foulée à
leur tour, et de boucler les 2000 du parcours de cette Bermudes 1000
Race Douarnenez – Brest dans la journée de lundi.
A noter
La cartographie sera activée toutes les deux minutes dans un rayon de 25 milles autour de la ligne d’arrivée.
Point sur les dernières ETA
- Sébastien Simon (Arkéa – Paprec) le 17 mai à 4h45
- Boris Herrmann (Malizia II – Yacht Club de Monaco) le 17 mai à 9h
- Yannick Bestaven (Maître Coq IV) le 17 mai à 9h50
- Sam Davies (Initiatives Cœur) le 17 mai à 9h50
- Giancarlo Pedote (Prysmian) le 17 mai à 11h45
- Maxime Sorel (V and B – Sailing Together) le 17 mai à 12h30
- Fabrice Amedeo (Newrest – Art et Fenêtres) le 17 mai à 18h15
- Clément Giraud (Envol by Fortil) le 17 mai à 19h45
- Stéphane Le Diraison (Time for Oceans) le 17 mai à 19h45
- Arnaud Boissières (La Mie Câline – Artipôle) le 17 mai à 19h45
- Manuel Cousin (Groupe Setin) le 18 mai à 00h30
- Damien Seguin (Groupe APICIL) le 18 mai à 2h00
- Miranda Merron le 18 mai à 12h15
- Pip Hare (Superbigou) le 19 mai à 3h30
- Ari Huusela (Ariel II) le 19 mai à 4h00
- Alexia Barrier (4myplanet) le 19 mai à 5h00
- Denis Van Weynbergh (Eyesea) le 19 mai à 20h00
1.
Sébastien Simon (Arkéa – Paprec) à 166,4 milles de l’arrivée ; 2.
Yannick Bestaven (Maître Coq IV) à 12 milles du leader ; 3. Sam Davies
(Initiatives Cœur) à 12,6 m ; 4. Boris Herrmann (Malizia II – Yacht Club
de Monaco) à 14,1 m ; 5. Giancarlo Pedote (Prysmian) à 25,8 m ; 6.
Maxime Sorel (V and B – Sailing Together) à 41,4 m ; 7. Clément Giraud
(Envol by Fortil) à 152,6 m ; 8. Stéphane Le Diraison (Time for Oceans) à
166,8 m ; 9. Arnaud Boissières (La Mie Câline – Artipôle) à 169,5 m ;
10. Fabrice Amedeo (Newrest – Art et Fenêtres) à 175,2 m ; 11. Manuel
Cousin (Groupe Setin) à 301,5 m ; 12. Damien Seguin (Groupe APICIL) à
316,6 m ; 13. Miranda Merron (Campagne de France) à 438,9 m, 14. Alexia
Barrier (4myplanet) à 500,4 m ; 15. Pip Hare (Superbigou) à 583,6 m ;
16. Ari Huusela (Ariel II) à 606,6 m ; 17. Denis Van Weynbergh (Eyesea) à
645,4 m.
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