Douarnenez Fastnet Solo n’aura rien d’une sinécure et pourtant. Dans
l’ensemble, les 19 solitaires engagés pour cette finale du Championnat
de France Elite de Course au Large, partaient plutôt sereins. Ni la
journée de mercredi et son cortège de vents forts aux allures de près,
ni les rotations du vent qui semblent, selon les fichiers, s’ingénier à
s’orienter pile dans le nez de la flotte ne semblaient les décourager.
Tous avaient hâte d’être sur l’eau, d’en découdre une dernière fois.
C’est
à 16 heures pétantes que le comité de course libérait la meute des
solitaires, toujours aussi combatifs sur la ligne de départ. D’emblée
Adrien Hardy (Agir Recouvrement) et Alexis Loison (Custo Pol) prenaient le meilleur départ en milieu de ligne, tandis qu’un petit groupe composé de Tanguy Le Turquais (Nibelis), Nicolas Lunven (Generali), Xavier Macaire (Groupe SNEF) et Alan Roberts (Sea Cat Services)
choisissaient le côté bâbord de la ligne dans l’optique d’aller
chercher les effets de côte le long de l’île Tristan. Une option payante
dans un premier temps, jusqu’à ce que sous un nuage, le vent ne
rééquilibre les débats. A ce petit jeu, Xavier Macaire et Alan Roberts
qui avaient été les plus radicaux dans leurs choix, payaient l’addition à
la bouée de dégagement en enroulant la marque dans les derniers.
Alexis Loison, Adrien Hardy, Gildas Mahé (Les Perles de Saint-Barth), Tanguy Le Turquais, Damien Cloarec (Saferail), tel était l’ordre de passage à l’issue du parcours côtier devant la plage des Sables Blancs à Tréboul. Dès
lors, la flotte se divisait en deux groupes distincts, les leaders
choisissant de rester le long des falaises du cap Sizun, quand un
deuxième groupe tentait crânement sa chance en décidant de tirer des
bords le long de la presqu’ile de Crozon. Le cap de la Chèvre sera donc
le juge de paix de cette première escarmouche.
Pour
autant, la hiérarchie établie au sortir de la baie de Douarnenez
pourrait rapidement être mise à mal. La flotte devra en effet tout
d’abord composer avec une bascule progressive des vents au secteur nord.
Mais surtout, les concurrents devraient aborder le chenal du Four
contre le courant et attendre la renverse aux alentours de 22 heures.
Dans ce type de configuration, la tête de flotte devrait être la
première à buter contre le jusant et on pourrait bien assister à un
regroupement généralisé. De quoi pimenter le jeu avant d’aborder la
traversée de la Manche.
Ils ont dit :
Gildas Mahé (Les Perles de Saint-Barth)
« Je mesure ce que c’est de porter les couleurs de Saint-Barth dans
les circonstances actuelles. J’avais le choix entre aller courir à
Monaco et venir ici, je n’ai pas hésité longtemps. Le parcours va être
intéressant : il va falloir composer avec des informations météo qui
tendront à devenir moins précises après trois jours de course. Il va
falloir être observateur, opportuniste au besoin, savoir bien mener son
bateau sans casser. Bref, il va falloir être complet… comme d’habitude
sur le circuit Figaro Bénéteau. »
Thierry Chabagny (Gedimat)
« Même
si on a une idée assez précise de ce qui nous attend, j’ai rebranché
mon poste BLU qui me permettra si besoin d’avoir des cartes météo par
fax. On part en autonomie totale, mais pour le reste ça ressemble à une
étape de la Solitaire du Figaro, même si le parcours risque d’être
nettement plus long. On va faire comme d’habitude, regarder où sont les
autres, nous adapter à ce qu’ils font. »
Nick Cherry (Redshift)
« Pour
moi, cette course est un retour aux sources. J’ai beaucoup navigué en
double en Grande-Bretagne, du coup je n’ai pas pu participer aux courses
du circuit Figaro Bénéteau. Je pars un peu sans repère, je vais voir
comment j’arrive à me positionner par rapport aux autres. C’est un
retour dans le circuit, donc je n’attends pas de miracle. Il faut juste
que j’essaye de naviguer proprement. »
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