Incroyable final pour les deux derniers
monocoques IMOCA qui ne se sont pas lâchés depuis leur passage
devant Recife il y a cinq jours ! Initiatives Cœur ne devance
en effet Team Plastique sur la ligne d’arrivée devant Itajaí
que de neuf secondes… Et pendant ce temps, les premiers Class40’
ont débordé le cap Frio et entament leur dernière
ligne droite : il y a du match puisque le trio de tête s’est
resserré.
Il fallait un dernier retournement de situation pour que la Transat Jacques
Vabre des deux plus attachants équipages en monocoques IMOCA, finisse
en feu d’artifice ! Car depuis leur sortie du Pot au Noir où
le duo Tanguy de Lamotte et François Damiens avait repris la main
au large de Fernando de Noronha grâce à leur trajectoire plus
à l’Est, les Italiens avaient choisi de rester dans le sillage
d’Initiatives Cœur : plusieurs fois, l’un ou l’autre
reprenait l’avantage au gré des grains qui parsemaient la
descente vers le cap Frio.
Neuf secondes d’écart…
D’ailleurs devant Rio de Janeiro, les deux monocoques étaient collés-serrés au point que les marins envoyaient des photos de leur route de conserve… Il restait 230 milles et Alessandro Di Benedetto et Alberto Monaco choisissaient d’empanner plus tôt dans une brise de Nord-Est soutenue la nuit dernière. Et ce n’est qu’au petit matin que les deux équipages se retrouvaient à vue, Initiatives Cœur ayant dû faire le tour d’un filet de pêcheur à 40 milles de l’arrivée.
D’ailleurs devant Rio de Janeiro, les deux monocoques étaient collés-serrés au point que les marins envoyaient des photos de leur route de conserve… Il restait 230 milles et Alessandro Di Benedetto et Alberto Monaco choisissaient d’empanner plus tôt dans une brise de Nord-Est soutenue la nuit dernière. Et ce n’est qu’au petit matin que les deux équipages se retrouvaient à vue, Initiatives Cœur ayant dû faire le tour d’un filet de pêcheur à 40 milles de l’arrivée.
C’est à ce moment que le vent décidait de mollir
en tournant lentement vers le secteur Ouest, ce qui obligeait les deux
équipages à faire du près pour atteindre la ligne
d’arrivée devant Itajaí. A trente milles du final,
les deux bateaux étaient au contact et ne se lâchaient plus
au point que l’écart à l’arrivée n’était
plus que d’une étrave : neuf secondes après 5
450 milles au départ du Havre et 21 jours 4 heures de mer !
Reporté à un cent mètres, cela signifierait que le
chronomètre les mettrait à égalité : 1/160
000ème d’écart ! Les deux équipages closent
en apothéose la classe IMOCA et il ne reste donc plus que vingt-trois
Class40’ en course…
Petit problème d’interprétation
Le match est loin d’être fini depuis que le leader des Class40’ a indiqué qu’il avait perdu deux de ses trois spinnakers dans le Pot au Noir : cela explique la perte de milles de GDF SUEZ (Rogues-Delahaye) avant d’avoir contourné le cap Frio la nuit dernière. Le tandem accuse un déficit de 0,5 nœud au moins selon que la brise est forte ou non puisqu’il semble que ce soit le spinnaker lourd qui est encore intact. Pour autant, les écarts n’ont pas sensiblement évolué ces dernières heures car le leader a profité d’une brise un peu plus soutenue au large.
Le match est loin d’être fini depuis que le leader des Class40’ a indiqué qu’il avait perdu deux de ses trois spinnakers dans le Pot au Noir : cela explique la perte de milles de GDF SUEZ (Rogues-Delahaye) avant d’avoir contourné le cap Frio la nuit dernière. Le tandem accuse un déficit de 0,5 nœud au moins selon que la brise est forte ou non puisqu’il semble que ce soit le spinnaker lourd qui est encore intact. Pour autant, les écarts n’ont pas sensiblement évolué ces dernières heures car le leader a profité d’une brise un peu plus soutenue au large.
En effet, les Espagnols ont mal interprété les Instructions
de Course et pensaient qu’il était interdit d’approcher
les plateformes de forage qui parsèment les côtes au large
de Rio de Janeiro : Alex Pella et Pablo Santurde ont donc tiré
à terre dans la nuit, ce qui n’était pas une bonne
idée à moyen terme. Et pendant ce temps, Mare (Riechers-Brasseur)
optait pour une route intermédiaire à une soixantaine de
milles des rives brésiliennes. Tales Santander 2014 reprenait alors
le fil en empannant pour se recaler plus au large, mais perdait dans l’affaire
une dizaine de milles.
Alors qu’il reste encore plus de 200 milles jusqu’à
Itajaí, l’issue est incertaine car la nuit prochaine laisse
entendre qu’un sacré coup de frein va redistribuer les cartes :
un minimum dépressionnaire est attendu au large de Sao Paulo avec
des brises très instables et faibles avant qu’un flux de secteur
Sud ne s’installe en milieu de matinée… Une arrivée
du premier Class40’ en fin de journée brésilienne est
donc toujours d’actualité !
Ils ont dit
Tanguy de Lamotte, skipper d’Initiatives-Cœur (IMOCA)
: « La cohabitation avec François s’est bien passée.
Nous avions chacun nos rôles et nous nous y sommes tenus. Il s’est
passé énormément de choses dans cette transat, et
arriver avec seulement neuf secondes d’avance est incroyable. On
se considère à égalité avec Alessandro et Alberto.
Un super dénouement d’autant que ce matin, un cinquième
enfant a été sauvé grâce aux clics des internautes.
»
François Damiens, co-skipper d’Initiatives-Cœur (IMOCA) : « Nous sommes très contents d’arriver au Brésil. Tout s’est bien passé. Nous avons eu un petit coup de mou dimanche dernier quand nous nous sommes retrouvés en pleine pétole et que les grains s’enchaînaient. Le golfe de Gascogne a été fidèle à sa réputation. Nous pensions que ça allait être plus cool après le Pot au Noir. Mais cela n’a pas été le cas : il y a eu tromperie sur la marchandise. Le bateau est puissant, agressif et absolument pas conçu pour la plaisance. Ça tire, ça tape, rien de superflu. On fait vite une bêtise. C’est paradoxal car le bateau s’appelait Initiatives et je ne devais en prendre aucune! »
François Damiens, co-skipper d’Initiatives-Cœur (IMOCA) : « Nous sommes très contents d’arriver au Brésil. Tout s’est bien passé. Nous avons eu un petit coup de mou dimanche dernier quand nous nous sommes retrouvés en pleine pétole et que les grains s’enchaînaient. Le golfe de Gascogne a été fidèle à sa réputation. Nous pensions que ça allait être plus cool après le Pot au Noir. Mais cela n’a pas été le cas : il y a eu tromperie sur la marchandise. Le bateau est puissant, agressif et absolument pas conçu pour la plaisance. Ça tire, ça tape, rien de superflu. On fait vite une bêtise. C’est paradoxal car le bateau s’appelait Initiatives et je ne devais en prendre aucune! »
Alessandro Di Benedetto, skipper de Team Plastique (IMOCA)
: « Ça fait du bien d’arriver ! C’était
une belle course avec Initiatives-Cœur, nos deux bateaux sont de
la même génération. Nous avons poussé Team Plastique,
plus qu’au Vendée Globe. Alberto est un très bon régleur
et un fin barreur. Pas de dégâts majeurs à bord donc
nous n’allons pas nous plaindre. On a juste perdu une chaussette
de spi. Pour le reste, c’était de l’usure normale. Tout
ce qui cassait, on le réparait ! Le bateau est en parfait état
d’un point de vue structurel. On a poussé jusqu’à
la fin, neuf secondes c’est rien. La Transat Jacques est une très
belle course. On a terminé, le rêve continue. »
Sébastien Rogues (Class40’ GDF SUEZ) :
« Nous avons déchiré deux de nos trois spis. Nous
les avons explosés lorsque nous étions dans le Pot au Noir,
l’un après l’autre. Cela nous a mis un coup au moral.
Ensuite nous avons tenté des réparations avec les moyens
du bord pendant la descente au près dans l’Atlantique sud.
Dès que nous nous sommes retrouvés au portant, la réparation
du premier spi a tenu deux heures, le vent étant trop fort.
Deuxième coup de mou car nous avons compris qu’il serait difficile
de ne pas se faire rattraper. Le bateau a souffert tout du long, on a cassé
pas mal de matériel, qu’on a rafistolé comme on a pu.
Les prévisions météo à 300 milles de la ligne
d’arrivée sont particulièrement compliquées.
Nous identifions des vents légers, instables en force et en direction…
»
Alex Pella (Class40’ Tales Santander 2014) : « Nous
sommes au taquet depuis notre escale technique à La Corogne. Nous
avons bien navigué. Mais la nuit dernière a été
difficile. Nous avons fait une erreur qui est due à une mauvaise
compréhension des instructions de course. Nous avons contourné
des plateformes pétrolières au lieu de passer à travers
comme l’ont fait GDF SUEZ et Mare. En fait, naviguer dans cette zone
est interdit sauf si l'on est en course. C’est ce qui nous a induit
en erreur. Mais rien de grave : nous sommes toujours dans le match. Nous
allons faire de notre mieux jusqu’à l’arrivée
pour gagner une place sur le podium et ainsi l’emporter ! »
Damien Seguin (Class40’ ERDF-Des pieds et Des mains)
: « Nous n’avons plus de source d’énergie
vraiment efficace depuis notre panne d’hydro-générateur.
En fait, nous sommes dans le noir depuis le Pot au Noir ! Les panneaux
solaires permettent simplement de brancher un peu l’électronique
dans la journée, de prendre une ou deux météo, de
faire un routage et donc d'établir des stratégies de course. Nous
ne pouvons plus utiliser le pilote automatique : on se relaie à
la barre 24 heures sur 24. Mais nous ne regrettons pas notre choix de ne
pas nous arrêter à Recife. Nous serons épuisés
à l’arrivée. Ne plus avoir de pilote demande une attention
constante, d’autant plus que les nuits sont noires. »
Yannick Bestaven (Class40’ Watt & Sea-Région
Poitou Charentes) : « Les conditions ne sont pas stables
du tout. Le vent passe de 10 à 30 nœuds, il prend 40 degrés
de rotation : de quoi devenir fous ! Nous sommes partis au tas
dans un grain et nous avons éclaté le spi. Il est ouvert
en deux parties, je suis en train de le recoudre. Sur un plancher de voilerie
ce n’est déjà pas facile, alors sur un bateau je ne
te raconte pas ! J’en ai pour toute la journée…
Une dépression est en formation le long des côtes brésiliennes,
il faut passer au meilleur endroit pour attraper le nouveau vent frais
qui va nous amener à Itajaí. »
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