Comme un éternel recommencement… Depuis les Canaries, les
concurrents de la Mini Transat, et spécialement ceux qui ont dû faire
escale à Lanzarote, voient les conditions météo souffler le chaud et le
froid sur la route. Combien de fois, ont-ils pensé que « cette fois, on y
est, les alizés sont là… » ? Et combien de fois ont-ils dû déchanter ?
Cette Mini Transat se sera méritée jusqu’au bout.
Il y a peut-être relation de cause à effet dans le fait que Sisyphe était fils d’Eole. A force de vouloir jouer avec les dieux, condamné à rouler son caillou au sommet d’une montagne avant de le voir dévaler la pente, il a peut-être transmis une part de son châtiment aux coureurs de la Mini Transat. Depuis qu’ils sont engagés dans la traversée de l’Atlantique, les solitaires attendent sans fin les alizés promesse de récompense après un début de course chaotique. Mais que nenni ! Cette année, l’anticyclone des Açores, puis celui des Bermudes ont décidé de jouer avec les nerfs des coureurs en s’expatriant vers les latitudes nord pour l’un, en disparaissant de la carte pour l’autre. En lieu et place, une zone de basses pressions a généré un flux orageux complexe, laissant par instants la place aux vents de secteur est espérés avant de générer de nouveau des zones de calmes, voire de vents d’ouest.
Les premiers demain à Pointe-à-Pitre
Même pour Giancarlo Pedote (Prysmian), la vie n’est pas si simple. Le skipper du Magnum a, par trois fois, réussi à creuser l’écart avec son adversaire direct Benoît Marie (benoitmarie.com). Et par trois fois, Benoît est revenu à moins de vingt milles du leader de la course, histoire de donner du piment jusqu’au bout à cette lutte pour la victoire. Le vainqueur de cette édition 2013 devrait couper la ligne demain dans la journée, soit en milieu de matinée, heure française. Mais auparavant, les deux leaders vont devoir affronter des vents mollissant jusqu’à l’arrivée, vents que semble déjà rencontrer Giancarlo : des conditions propres à relancer le suspense jusqu’au bout. Derrière, c’est toujours une lutte à couteaux tirés pour la dernière place sur le podium entre Rémi Fermin (Boréal), Bertrand Delesne (TeamWork Proto) et Bruno Garcia (Sampaquita).
En série, la hiérarchie semble clairement établie et le podium ne devrait pas bouger d’ici l’arrivée entre Aymeric Belloir (Tout le Monde Chante contre le Cancer), Justine Mettraux (TeamWork) et Simon Koster (Go 4 It).
Dans l’attente de la bascule
En milieu de flotte, on semble avoir récupéré du vent. Tout le monde est maintenant tribord amure dans l’attente d’un vent qui devrait virer à droite progressivement. Dans ces conditions, on est forcément tenté de donner un avantage aux concurrents placés le plus au nord de la flotte.
En prototypes, Nicolas Boidevezi (Nature Addicts) a bien pris le meilleur sur ses concurrents immédiats. Louis Segré (Roll my Chicken) et Annabelle Boudinot (Agro 650) risquent d’être aussi sous la menace de Michele Zambelli (Fontanot) et Alan Roura (Navman). Ces deux navigateurs disposent d’unités pas vraiment récentes, mais font une course remarquable d’intelligence et de lucidité jusqu’ici.
En série, Jean-Baptiste Lemaire (L’œuvre du Marin Breton) devrait pouvoir souffler un peu. Tanguy Le Turquais (Terréal Rêve d’enfance) et Jérôme d’Aboville (Bel) se sont recalés dans son sillage ou dans son sud. La principale menace pourrait maintenant venir de Renaud Mary (www.runo.fr), mais qui pointe encore à 80 milles. De quoi voir venir, même si cette Mini Transat le démontre chaque jour. Le gain d’aujourd’hui peut être remis à plat demain.
Pointe à Pitre à pied d’œuvre
A la marina du Bas du Fort, le village de la Mini Transat est prêt à accueillir les premiers concurrents, de même que le public. Tout est en place pour faire que les tracas de cette traversée sous tension soient vite oubliés dans les effluves de ti-punch, les rythmes de biguine et la chaleur de l’accueil des Guadeloupéens. Vivement dimanche.
Classement Yslab (Série) à 16h (fr)
1. Aymeric Belloir (810 – Tout le Monde chante contre le Cancer) à 641,3 nm de l'arrivée
2. Justine Mettraux (824 - TeamWork) + 183,2 nm
3. Simon Koster (819 – Go 4 it) + 288,4 nm
4. Jean-Baptiste Lemaire (607 – Œuvre du Marin Breton) + 496,1 nm
5. Tanguy Le Turquais (599 – Terréal Rêve d’enfance) + 549,1 nm
Classement Cegelec / Eurovia (proto) à 16h (fr)
1. Giancarlo Pedote (747 – Prysmian) à 285,3 nm de l’arrivée
2. Benoit Marie (667 – benoitmarie.com) + 18,6 nm
3. Rémi Fermin (741 – Boréal) + 194,8 nm
4. Bertrand Delesne (754 – TeamWork Proto) + 233,2 nm
5. Bruno Garcia (240 – Sampaquita) + 234 nm
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