Au
sud-est de Sao Miguel, Santa Maria n’est surement pas la plus renommée
des îles de l’archipel des Açores. Elle n’a pas la réputation sauvage de
Flores, la plus occidentale des îles, elle n’abrite pas comme Faial un
port susceptible d’accueillir les marins en transhumance sur
l’Atlantique, elle n’est pas comme Pico, le plus haut sommet du
Portugal. Pour les concurrents, de la Douarnenez Horta Solo, elle risque
de n’être qu’une marque de plus à contourner avant de faire route
directe sur l’arrivée.
Profitant
du vent mollissant, les solitaires n’ont pas hésité à récupérer des
forces pour la deuxième moitié du parcours à venir. Tous parlent de
siestes à rallonge, voire de nuit quasiment complète pour ceux qui
avaient un peu trop tiré sur la corde dans le long bord de portant au
large des côtes portugaises. Après quatre jours de course, le corps
vient rappeler aux solitaires que l’épreuve s’apparente plus à du
demi-fond qu’à un sprint. Se refaire une santé devient indispensable,
d’autant que le terrain de jeu devrait s’ouvrir un peu et que la
lucidité sera primordiale pour faire les bons choix.
Angles : un choix aigu
Pour
la première fois depuis le départ, des options franchement marquées
semblent se dessiner. Les logiciels de routage incitent à descendre au
sud de la route pour deux raisons : tout d’abord, cet écart avec la
route directe permet de garder le spinnaker et de continuer d’avaler des
milles à bonne vitesse. En se positionnant ainsi, les Sudistes espère
tirer bénéfice de la prochaine bascule attendue des vents vers le
nord-est. Quand le vent mollira, l’angle un peu plus serré pourrait
permettre de continuer de progresser correctement. C’est le choix qu’a
fait la majorité de la flotte : Nicolas Lunven (Generali) fidèle à ses habitudes, a fait ce choix sans toutefois le pousser à l’extrême. Sébastien Simon (Bretagne CMB Performance), Anthony Marchand (Ovimpex – Secours Populaire) et Charlie Dalin (Skipper Macif 2015)
l’accompagnent avec succès puisque les quatre hommes occupent les
quatre premières places du classement provisoire. D’autres ont préféré
forcer leur trajectoire l’instar de Gildas Morvan, (Cercle Vert), le plus méridional de tous.
La meilleure défense, c’est l’attaque
Enfin, deux coureurs ont fait le choix de la route directe Yoann Richomme (Skipper Macif 2014) et Arnaud Godard-Philippe (Faun Environnement – Martinique Destination Voile).
Un pari qui convient bien au tempérament d’attaquant de Yoann Richomme
qui répète à l’envi qu’il préfère être à l’initiative que subir. Quelque
soit l’issue de ce choix stratégique, il a pour le moins le mérite de
mettre un peu d’incertitude sur les heures à venir.
Il a dit :
Pierre Queroga (Skipper Espoir CEM): "La
plus belle nuit depuis le départ, aprés avoir vécu une nuit des plus
compliquées dans la nuit de lundi à mardi. Les "alizés portugais" nous
ont offert une belle nuit de glisse dans une vingtaine de noeuds. Sous
grand spi, le pilote a barré toute la nuit ce qui m'a permis de
récupérer et j'en avais besoin ! Depuis le départ le rythme est assez
soutenu et pour accrocher les leaders il a fallu donner de sa personne.
Une bonne nuit de sommeil comme celle là (quasiment 7h) remet le
bonhomme en état de marche pour faire tourner la machine. Dans 3h
contournement du WP virtuel n°2, aujourd'hui je vais encore essayer de
me reposer car beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses vont se passer
d'ici la prochaine porte virtuelle non loin des Açores ! Je m'attends à
un possible regroupement de la flotte dans les jours à venir. Le moral
est bon, la température s'améliore, une simple polaire suffit la nuit,
d'attaque pour la suite !"
Classement à 17h (TU+2)
1 Yoann Richomme (Skipper Macif 2014) à 940 milles de l’arrivée
2 Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) à 0 mille
3 Nicolas Lunven (Generali) à 0 milles
4 Sébastien Simon (Bretagne CMB Performance) à 1 mille
5 Xavier Macaire (Chemins d’Océans) à 2 milles
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