Quel départ ! Huit jours après leur arrivée à Lisbonne, où Vestas
11th Hour Racing avait remporté la première étape de 1700 milles, les
sept VO 65 participant à la 13e édition de la Volvo Ocean Race ont
quitté la capitale portugaise dimanche pour mettre le cap vers… Le Cap,
terme de la deuxième longue étape de 7000 milles. Après la
traditionnelle parade des équipages, chaleureusement accompagnés vers
leurs bateaux par leurs fans et le public lisboète, le départ sur le
Tage a été donné à l’heure prévue, 15h (heure française), dans des
conditions idéales, grand soleil et bonne brise de 20 nœuds.
Et c’est
Team Brunel, vainqueur ici-même vendredi de la Mirpuri Foundation In
Port Race, qui, parfaitement lancé à plus de 15 nœuds, a coupé le
premier la ligne, suivi comme son ombre par Vestas 11th Hour Racing et
Team Sun Hung Kai/Scallywag.
Avantage de courte durée pour le VO 65 néerlandais de Bouwe Bekking,
vite dépossédé de sa place de leader lors du premier bord du parcours
préliminaire sur le Tage par Dongfeng Race Team, plus rapide grâce à un
meilleur positionnement sur la droite du fleuve. Passés en tête à la
première marque en amont avec 39 secondes d’avance sur Vestas 11th Hour
Racing et 57 sur Team Brunel, Charles Caudrelier et son équipage vont
conserver les commandes jusqu’à l’ultime marque de ce parcours
préliminaire en sortie de Tage, flashé au moment de pénétrer dans
l’océan Atlantique à 33 nœuds (!) dans un vent forcissant de 30 nœuds.
Des conditions annonciatrices de ce qui attend les 63 marins pour les
premiers jours de cette mythique deuxième étape à destination du Cap,
qui a déjà accueilli la Volvo Ocean Race à dix reprises.
«La vraie Volvo Ocean Race commence. La première étape comptait en
termes de points, mais c'était encore un peu un échauffement. Là, on
part dans le réel, sur une étape mythique jusqu'au Cap. Très vite, la
différence va se faire sur la vitesse et les choix stratégiques car le
placement sera crucial. De multiples options sont possibles, même de
très extrêmes », se réjouissait avant le départ Charles Caudrelier. En
effet, contrairement aux éditions précédentes, le traditionnel waypoint
de l’île brésilienne de Fernando de Noronha a été supprimé, ce qui rend
le jeu stratégique particulièrement ouvert, avec la possibilité
d’essayer de « couper le fromage» à l’est au passage du Pot-au-noir puis
dans l’Atlantique Sud pour faire une route plus courte vers l’Afrique
du Sud, au risque cependant de se faire happer par le redouté
anticyclone de Sainte-Hélène.
« Je pense que cela change beaucoup de choses, nous allons avoir
droit à une étape intéressante et il est possible que nous assistions
aux plus grands écarts de positions jamais vus sur la Volvo Ocean
Race », a commenté David Witt, skipper de Sun Hun Kai/Scallywag, tandis
que Simeon Tienpont qui, pour cette étape exigeante, a embarqué à bord
d’AkzoNobel les expérimentés Chris Nicholson, Jules Salter et Peter Van
Niekerk, a ajouté : « C’est une étape qui va durer 21 ou 22 jours, avec
des décisions techniques à prendre chaque jour ».
Les premières seront d’ailleurs scrutées de près, lors d’un début de
course extrêmement rapide qui nécessitera de faire des choix de route
plus ou moins radicaux. « Le vent sera plus fort dans l'ouest, mais Le
Cap est au sud, donc il y aura un compromis à trouver entre naviguer sur
la route et être plus rapide », explique Marcel Van Triest,
météorologue pour Dongfeng Race Team, qui, estime cependant que les
navigateurs ne vont pas forcément chercher d’entrée à prendre des
décisions trop tranchées : « Nous ne sommes qu'à la deuxième étape et il
en restera encore neuf... Si c'était l'avant-dernière de la course, je
m'attendrais à de grandes options car les gens qui n'ont pas gagné
d'étape tenteraient tout, mais nous sommes si tôt dans la course qu'il y
aura sûrement encore un effet de troupeau ».
A suivre…
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