domenica 4 settembre 2016

Douarnenez Horta Solo - Dernier galop vers l’écurie


Tout ça pour ça, serait-on tenté de dire. Après 1200 milles de course, les huit premiers se tiennent en huit milles, guère plus qu’à la sortie de la baie d’Audierne. Entretemps il se sera passé des heures à cavaler sous spi, des transitions à négocier, des calmes à supporter. Mais aucun des favoris désignés n’a lâché. Tout risque de se jouer à l’étape retour… à moins que le contournement de Pico ne bouscule tous les pronostics. 

 
La dorsale est derrière eux. Après une nuit délicate, les solitaires ont retrouvé du vent. Le régime de sud-ouest devrait les accompagner jusqu’à la ligne d’arrivée qui pourrait être franchie dès demain en début de soirée. Au final, les renversements de situation ont été peu nombreux. Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) a su saisir l’opportunité de repasser devant Nicolas Lunven (Generali)

Derrière c’est le statu quo entre Sébastien Simon (Bretagne CMB Performance) et Anthony Marchand (Ovimpex – Secours Populaire). Corentin Douguet (Sofinther – Un Maillot pour la Vie), cinquième est sûrement le principal bénéficiaire du passage de la dorsale. Il précède maintenant Xavier Macaire (Chemins d’Océans), Yoann Richomme (Skipper Macif 2014) et Gildas Morvan (Cercle Vert) qui pointe à huit milles des premiers, soit une heure de course. La place d’arrivée a sa valeur symbolique et psychologique, mais tous ces concurrents seront encore en droit d’espérer la victoire finale à l’issue de la première étape. 

Debout sur les portières
Pour autant, rallier Horta va encore demander des efforts. Il va falloir accepter vingt-quatre heures musclées, bateau gité, ballast plein, tout le matériel possible transposé au vent. Dans ce joyeux capharnaüm, aller chercher le dernier sac de nourriture qu’on a malencontreusement perché au dessus de toute la pile de sacs divers, de voiles, de bouts détrempés devient vite un enfer, aller changer de voile d’avant signifie que l’on revient trempé des pieds à la tête. Les Açores et la traditionnelle virée chez Peter Café Sport vont se mériter. Il va falloir être frais et dispos pour aborder ces derniers milles, savoir puiser dans ses réserves sans pour autant perdre sa lucidité. Si le gros des troupes semble s’être préparé à cette éventualité, Sophie Faguet (Région Normandie) risque un gros coup de fatigue dans les derniers milles. Ayant cassé sa courroie d’alternateur, elle ne peut plus recharger ses batteries et devra donc fonctionner à l’économie d’énergie.

L’ombre du Pico
Plus haut sommet du Portugal avec ses 2350 mètres, le mont Pico dresse son cône volcanique imposant face au port d’Horta. La logique la plus simple serait donc de le doubler par le sud par régime de sud-ouest, mais certains routages semblent préconiser de la contourner par sa face nord. Les usagers locaux ont beau le déconseiller fortement, il pourrait y avoir un ou deux coureurs qui tenteraient de forcer le passage entre Pico et l’île de Sao Jorge dans son nord, au risque de rester encalminé dans des trous de vent. Plusieurs régatiers l’ont déjà vécu et l’addition peut se payer très cher. Mais, même en passant par le sud, il faut rester prudent : en s’approchant trop près de l’île, les solitaires risquent de subir un effet tampon au vent de celle-ci et de se faire engluer dans des zones de vents faibles quand, à un ou deux milles plus au large, la route est saine. De nuit, la fatigue aidant, on peut perdre la lucidité qui aide à déjouer ces pièges. Et si dans ce jeu de cartes bien ordonné, le mistigri se logeait dans l’ombre du Pico ? 

Ils ont dit :
Pierre Quiroga (Skipper Espoir CEM) :
« Après 7 jours de course sur le Figaro on peut dire que j'ai trouvé mes marques dans le bateau : sommeil, alimentation, météo ... ajouté à cela un semblant de routine, douche, brossage de dents et nettoyage du bateau (quand cela est possible). Après deux journées difficiles où la solitude se faisait sentir, le moral est bon, l'arrivée se rapproche et la dorsale anticyclonique est derrière nous !
Suite au passage  du way-point situé dans le sud-ouest du Portugal nous avons fait route à l'ouest, deux jours à alterner spi et génois, deux jours penché sur le flanc bâbord du bateau.. Je ne serai pas dans le match pour la victoire, celle-ci se jouant 45 nautiques devant mon étrave entre skippers d'expérience, mais j'ai une belle place à aller chercher aux Açores.
 "


Classement à 18h (TU+2) 
1 Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) à 199 milles de l’arrivée
2 Nicolas Lunven (Generali) à 1 mille
3 Sébastien Simon (Bretagne CMB Performance) à 2 milles
4 Anthony Marchand (Ovimpex – Secours Populaire) à 3 milles
5 Corentin Douguet (Sofinther – Un Maillot pour la Vie) à 4 milles

Nessun commento: