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Class40 : Un Golfe plus sociable
Cette fois, ils sont partis pour de bon ! De GDF SUEZ (Sébastien
Rogues/Fabien Delahaye), à 4 heures françaises, à
EcoElec-Frantronic à 13h21, les 26 Class40 ont successivement quitté
Roscoff, avec une (re)mise en jambe dynamique pour la plupart d’entre
eux. Les conditions de navigation étaient encore animées
tôt ce matin en Manche. Mais le flux de Nord-Ouest a rapidement molli
à 15-20 nœuds, avant un léger refus au secteur Ouest.
Passé Ouessant, tous les concurrents ont opté pour une trajectoire
bien au large de l’île de Sein. Avec une mer qui a tendance
à s’assagir, la traversée du golfe de Gascogne s'annonce
moins agitée que pour les trois autres classes de la Transat Jacques
Vabre. Au pointage de 17h, GDF SUEZ menait la flotte devant Tales Santander
2014 (Alex Pella/Pablo Santurde), à 9 milles, et Mare (Jorg Riechers/Pierre
Brasseur) à 17 milles. Les premiers devraient arriver au cap Finisterre
dans la nuit de lundi à mardi.
Multi50 : trois dans un mouchoir A
toi, à moi… le duel entre Actual (Yves Le Blevec/Kito de
Pavant) et Arkema – Région Aquitaine (Lalou Roucayrol/Mayeul
Riffet) continue de plus belle ! Avec une trajectoire plus Est que
ses concurrents pour aller chercher plus de pression, Actual semble avoir
réalisé une bonne opération : il domine maintenant
de 11 milles le trimaran aquitain et caracole à 17 nœuds.
Dans un vent qui mollit le long des côtes portugaises, le classement
peut être totalement redistribué. FenêtréA-Cardinal
(Erwan Le Roux/Yann Eliès) reste aux aguets, 1 mille derrière
Arkema – Région Aquitaine. Les paris sont largement ouverts !
Dans quelques heures, le trio prendra le train des alizés comme
l’ont fait avant eux les deux MOD70. Il va falloir désormais
empanner au bon moment et réaliser la meilleure trajectoire jusqu’à
la latitude de Madère. Plus de 200 milles derrière Actual,
Rennes Métropole – Saint-Malo Agglomération (Gilles
Lamiré/Andrea Mura) a doublé ce midi le cap Finisterre dans
de petits airs et devrait ralentir encore dans la dorsale anticyclonique
qui se rapproche des côtes. Enfin, Vers un monde sans Sida (Eric
Nigon/Samy Villeneuve) rentre dans le golfe de Gascogne sereinement poussé
par un vent d’Ouest de moins de 20 nœuds.
IMOCA : MACIF stoppé,
PRB nouveau leader Une journée marquée par
l’arrêt de MACIF (François Gabart/Michel Desjoyeaux)
depuis 15 h (heure française) dans le port portugais de Peniche
au nord de Lisbonne pour réparer le safran tribord endommagé
hier soir. Le tandem était largement en tête jusque l’incident
(50 milles d’écart avec ses poursuivants). Cette halte profite
à trois mousquetaires : PRB (Vincent Riou/Jean Le Cam) désormais
en tête moins d’1 mille devant Maître CoQ (Jérémie
Beyou/Christopher Pratt) et à moins de 3 milles de Safran (Marc
Guillemot/Pascal Bidégorry)… Sous spi dans des conditions
plus clémentes, les marins en profitent pour récupérer
des deux premiers jours difficiles tout en continuant à régater
à couteaux tirés. Bientôt, ils prendront le train des
alizés. Derrière, Cheminées Poujoulat a perdu du terrain,
il se situe à 25 milles du nouveau leader PRB. A l’arrière
de la flotte, trois IMOCA (Team Plastique, Initiatives-Cœur et Energa)
ont doublé le cap Finisterre et naviguent désormais dans
un vent de Nord-Est faiblissant.
MOD70 : Glissades au sec Depuis
le passage du cap Finisterre hier, les deux MOD70 ont incurvé leurs
trajectoires pour contourner l’anticyclone des Açores. En
se recadrant plus franchement dans le Sud, Edmond de Rothschild (Sébastien
Josse/Charles Caudrelier) a bénéficié d’un flux
plus soutenu que son rival Oman Air-Musandam (Sidney Gavignet/Damian Foxall).
Mais à 17h, les duos affichaient une vitesse moyenne similaire,
de l’ordre de 27 nœuds. L’avance d’Edmond de Rothschild
se portait à 80 milles. Joint ce midi à la vacation, Charles
Caudrelier se montrait toutefois prudent : « En multicoque, tout
va très vite, donc notre avance peut vite fondre ». Usés
par un début de course éreintant, les marins apprécient
les jolies glissades au portant dans les alizés. Et ces bonnes conditions
devraient durer car le vent de Nord-Est est bien établi jusqu’à
la latitude du Cap-Vert. Les MOD70 sont partis pour passer très
à l’ouest de Madère. Edmond de Rothschild atteindra
la latitude de l’archipel portugais vers 19 heures françaises.
Ils ont dit :
François Damiens, co-skipper
d'Initiatives-Cœur (IMOCA) : « Nous sommes contents
de sortir de ce golfe de Gascogne : ça ne fait pas peur mais c’est
inconfortable. Nous allons commencer à manger, c’était
un peu du gaspillage avant ! Les premiers jours, je me demandais un peu
ce que je faisais là, j’avais des hauts et des bas. A bord,
on entend le bateau qui travaille, on se demande parfois comment il résiste...
On ne s’est pas beaucoup vu avec Tanguy, il y a énormément
à faire sur le bateau et il faut anticiper. Tanguy s’en sort
bien avec sa cheville mais au final j’ai été moins
malade que lui ! Pourtant je ne suis pas né sur un bateau…
J’ai juste eu le mal de mer pendant une heure, parce que j’étais
trempé. Je suis très content de ce début de traversée
qui se passe comme je l’imaginais. L’avant départ a
été un peu pénible mentalement. Dire au revoir, revenir,
attendre, etc… j’avais envie que le golfe de Gascogne soit
derrière nous ! Ce matin, j’ai pu appeler mes amis et ma famille
car on navigue tout près de la côte. »
Marc Guillemot, skipper de Safran
(IMOCA) : « Le début de course – sortie de
Manche et golfe de Gascogne – s’est déroulé comme
prévu : humide, tonique et sportif. En ce moment, nous sommes au
portant pour longer les côtes portugaises. Nous essayons de nous
reposer, car depuis le milieu du Golfe, nous étions un peu cramés.
On prend un rythme normal pour l’alimentation, le sommeil et le séchage
! On a eu quelques petits soucis techniques mais rien de dramatique, rien
qui nous empêchera de continuer à attaquer comme on fait maintenant. Nous
allons négocier l’anticyclone, préparer la descente
vers les Canaries, vers le Sud. La bagarre va continuer, car il y a toujours
des stratégies à mettre en place. Il y a toujours un avantage
à être plus dans l’Est ou plus dans l’Ouest. Nous
verrons ce que les variations de vent nous permettront de faire. »
Charles Caudrelier, co-skipper d'Edmond
de Rothschild (MOD70) : « Ça ne va pas mal,
nous glissons au portant à bonne vitesse, c’est plaisant.
Mais sur ces bateaux, il faut faire très attention, même dans
des conditions de rêve. Nous avons essayé de dormir
mais on ne l’a pas fait autant qu’on l’aurait voulu.
Nous avons beaucoup manœuvré pour contourner les petits grains
dans la nuit et nous nous sommes recalés dans le sud. Le copain
(Oman Air-Musandam) est allé tout droit. En multicoque ça
va très vite, donc notre avance peut vite fondre. Le routeur n’est
pas à bord mais on lui fait entière confiance. »
Eric Nigon, skipper de Vers un Monde
sans Sida (Multi 50) : « Nous sommes repartis de Brest ce
matin à 8h, nous avons attendu le jour pour passer le goulet. On
est en trace directe vers le cap Finisterre. Les réparations ont
été faites rapidement mais il a fallu attendre presque 24h
que la dépression passe pour repartir en course. Maintenant, on
a beaucoup de mer et moins de vent. On navigue sous gennaker. Ça
bouge dans tous les sens, ce n’est pas très bon pour le bateau.
Nous sommes en pleine forme après cet arrêt à Brest.
Nous avons notre quota de sommeil, nous pouvons passer.
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