Arrivé en vainqueur à Hong Kong il y a deux semaines et demie, Team Sun
Hung Kai/Scallywag a mis un point d’honneur à quitter son port d’attache
le premier : l’équipage mené par David Witt, qui avait créé une grosse
surprise en remportant la quatrième étape, a en effet coupé en tête la
ligne de départ de la sixième ce mercredi à 11:00, heure locale, dans
une petite brise de 6-7 nœuds d’est-sud-est devant Team AkzoNobel et
Team Brunel.
Ce dernier a ensuite pris les commandes au moment où la
flotte quittait les îles de Hong Kong, cap à l’est-sud-est dans un vent
de nord-est qui, peu à peu, va forcir pour atteindre une bonne vingtaine
de nœuds, puis jusqu’à 35-40.
Ce début de sixième étape va ressembler à la seconde partie de la
quatrième entre Melbourne et Hong Kong, mais dans l’autre sens, une
différence notable, puisque les 54 marins engagés - 9 sur MAPFRE,
Dongfeng Race Team, Team Sun Hung Kai/Scallywag, Team AkzoNobel, 10 sur
Turn the Tide on Plastic, 8 sur Team Brunel, rappelons que Vestas 11th
Hour Racing n’a pas pris le départ, son VO65 n’étant pas encore
complètement réparé - vont évoluer majoritairement au près face à un
vent d’est-nord-est, des conditions nettement moins agréables. Il
s’agira ensuite de négocier un Pot-au-Noir qui, à l’aller, avait
totalement redistribué les cartes au profit de l’équipage de David Witt,
passé de dernier à premier.
A quoi s’attendre cette fois-ci ? Le skipper de Dongfeng Race Team,
Charles Caudrelier, voit une situation potentiellement différente, mais
tout aussi piégeuse, voire plus : « C’est encore plus compliqué parce
que lorsqu'on arrive vers les Philippines, on ne sait pas où on va
passer dans le Pot-au-Noir. À l'aller, on savait qu'on allait passer au
ras des îles Salomon, là, on peut passer partout. Ce qui définit ton
point de passage, c'est la météo que tu vas avoir dans le sud et
celle-là, tu ne la connais pas, tu es tellement loin que tu ne sais pas
exactement ce qui va se passer... » Son navigateur Pascal Bidégorry, de
retour sur cette étape après avoir manqué la précédente pour cause de
blessure, résume le dilemme : « Nous allons devoir prendre une grande
décision très tôt pour quelque chose qui va arriver entre dix et douze
jours plus tard ».
La stratégie et la prise de risques seront donc des éléments clés de
cette étape. « C'est un peu un pari, je pense que la flotte peut
vraiment partir dans tous les sens, c'est vraiment une étape dangereuse
avec des bateaux qui auront de la réussite et vont faire un super coup,
d’autres qui vont être punis. Tout le monde a peur de ça, peut-être que
la flotte va du coup rester groupée », poursuit Charles Caudrelier.
On n’en est pas encore là, mais nul doute que ce Pot-au-Noir jouera
une nouvelle fois un rôle décisif dans cette sixième étape longue de
6100 milles qui s’achèvera à Auckland. Véritable port emblématique de la
Volvo Ocean Race, la fameuse « City of Sails » l’accueillera pour la
dixième fois en treize éditions, au grand bonheur des nombreux marins
néo-zélandais engagés sur l’épreuve, dont Peter Burling et Blair Tuke,
les héros de la dernière Coupe de l’America, respectivement à bord de
Team Brunel et de MAPFRE, mais pas seulement : « C’est l’une des plus
belles étapes car Auckland est un endroit fantastique où les gens sont
vraiment connaisseurs en matière de course au large et adorent la Volvo
Ocean Race », conclut Charles Caudrelier.
Rappelons qu’au classement général après les cinq premières étapes
(sur onze, la cinquième, de ralliement, ne comptait pas au classement),
MAPFRE est en tête avec 4 points d’avance sur Dongfeng Race Team, 11 sur
Vestas 11th Hour Racing, 14 sur Team Sun Hung Kai/Scallywag, 16 sur
Team Brunel, 19 sur Team AkzoNobel et 25 sur Turn the Tide on Plastic.
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