Cette quatrième étape de la Volvo Ocean Race aura, quelle qu’en soit
l’issue, été riche en rebondissements. Le plus important, pour
l’instant, a eu lieu le week-end dernier après le passage des îles
Salomon. Alors que la flotte faisait route au nord pour enfin échapper à
un Pot-au-Noir particulièrement collant et récupérer un flux
d’est-nord-est à même de l’emmener en route directe vers Hong Kong, Team
Sun Hung Kai/Scallywag, qui fermait alors la marche, a vu s’ouvrir une
opportunité, non prévue sur les fichiers, de couper le fromage plein
ouest.
L’équipage mené par David Witt s’est engouffré dans cette
fenêtre, véritable cadeau du ciel, pour s’emparer des commandes du
classement, qu’il n’a plus lâchées depuis dimanche.
« La météo nous a aidés, c’est sûr. C'est un équilibre entre prendre
des décisions basées sur ce que les fichiers météo vous disent et ce que
vous pouvez voir devant vous », a expliqué le skipper, au moment de
commenter la prise de pouvoir du VO65 battant pavillon de Hong Kong.
Celui-ci se retrouve du coup en position de force pour remporter l’étape
qui, pour la première fois de l’histoire de la Volvo Ocean Race, passe
justement par… Hong Kong ! Avec 70 milles d’avance ce mardi sur le
deuxième, Vestas 11th Hour Racing, et 85 sur Dongfeng Race Team, Team
Sun Hung Kai/Scallywag a toutes les cartes en main pour l’emporter
vendredi, terme prévu de cette quatrième étape, à condition de ne pas
commettre d’erreurs lors des quelques 1300 milles restant à couvrir.
Dimanche, l’équipage s’est fait une très grosse frayeur lorsque l’un
de ses membres, David Gough, est passé par-dessus bord, balayé par une
vague alors qu’il se trouvait au niveau d’un outrigger lors d’un
changement de voile, avant d’être heureusement récupéré 7 minutes plus
tard. Et ce mardi matin, des oscillations du vent lui ont fait perdre
une petite dizaine de milles d’avance sur ses poursuivants. D’où la
tension qui règne à bord : « L'excitation nerveuse liée à notre première
place fait que, plus que jamais, notre monde tourne autour des relevés
de position », a confirmé mardi la navigatrice Libby Greenhalgh.
La situation météo, relativement stable d’ici l’arrivée, avec
toujours du vent de nord-est, oscillant entre 15 et 20 nœuds, semble
favorable pour que Team Sun Hung Kai/Scallywag triomphe chez lui, même
si derrière, on n’a pas renoncé à se battre pour la victoire. Et
notamment ceux qui occupent aujourd’hui les deuxième et troisième
places, Vestas 11th Hour Racing et Dongfeng Race Team, qui voient dans
la cinquième place de MAPFRE, piégé le week-end dernier et relégué à
160-170 milles du leader, l’opportunité de se rapprocher de lui au
classement général au terme de cette étape. A bord du VO65 espagnol, on
ne cache pas d’ailleurs ardemment souhaiter la victoire de Team Sun Hung
Kai/Scallywag : « Une victoire de Scallywag serait une bonne chose pour
nous. Avec le point de bonus attribué au vainqueur d’étape, c’est mieux
pour nous qu’il n’aille pas à Vestas ou à Dongfeng, nous sommes tous
des supporters de Scallywag, allez Scallywag ! », haranguait ainsi lundi
Rob Greenhalgh, qui avait une autre raison de soutenir l’équipage de
Hong Kong : sa sœur Libby est à bord…
Bref, même si les positions semblent relativement figées depuis
dimanche, la pression à tous les étages de la flotte devrait rester vive
d’ici l’arrivée, d’autant que les écarts restent assez faibles entre
Vestas, Dongfeng et Azko Nobel d’une part, les deux derniers Turn the
Tide on Plastic et Team Brunel de l’autre. Fin du suspense vendredi et
samedi…
Nessun commento:
Posta un commento