venerdì 5 gennaio 2018

Volvo Ocean Race - Gagne-petit en Mer de Corail


A toi, à moi… Depuis le départ de la quatrième étape de la Volvo Ocean Race mardi dernier de Melbourne, la bataille stratégique bat son plein au sein de la flotte des sept VO65 qui fait route vers Hong Kong, où la course autour du monde en équipage n’a jusqu’ici jamais fait escale. 


Premiers à tirer, Dongfeng Race Team et AkzoNobel sont parvenus entre mercredi et jeudi à créer un premier écart significatif de plus de 30 milles sur le reste de la flotte et notamment sur le leader au classement général, MAPFRE, grâce à une option plus au large des côtes est de l’Australie. « Ils ont pris une bascule dans le bon sens, ce qui leur a permis de bénéficier d’un meilleur angle. Comme il y avait beaucoup d’écart en latéral avec les autres, ils ont pu prendre un tel avantage », commente Christian Dumard, prévisionniste météo de la course au sein de la société Great Circle.
Ce que confirmait jeudi Franck Cammas, qui remplace sur cette étape Pascal Bidégorry, blessé, à la navigation à bord de Dongfeng Race Team : « Il y a un bel écart entre nous, MAPFRE et Vestas 11th Hour Racing. C’est la route que l’on souhaitait. On suit nos plans, et ça, c’est bon pour la confiance ». Du côté de MAPFRE, principal perdant de cette première option tranchée de l’étape, on ne paniquait cependant pas, à l’image du skipper Xabi Fernandez, pas du genre à se décourager à la première contrariété venue : « On n'imaginait pas perdre autant de distance, les choses n’ont pas tourné à notre avantage lors des dernières 24 heures. Une chose est sûre, on va continuer de se battre et on sait qu’on aura des opportunités pour revenir pendant cette étape ».

L’intéressé ne croyait pas si bien dire… 24 heures plus tard, vendredi, MAPFRE, au prix d’une option similaire, c’est-à-dire au large, à celle tentée par Dongfeng Race Team et AkzoNobel mercredi, était en effet parvenu à combler son retard sur le duo de tête, qu’il talonnait à 5 milles ! « Ils ont sans doute profité des six heures pendant lesquelles les bateaux n’ont pas les positions des autres et du fait que Dongfeng et AkzoNobel jouent ensemble pour faire ce petit décalage dans la nuit », poursuit Christian Dumard. Résultat : après trois jours de mer, la flotte s’est de nouveau resserrée avec cinq bateaux en moins de 25 milles, seuls Team Brunel et Team Sun Hung Kai/Scallywag étant un peu détachés, à 45 milles des leaders.
Et cette régate au contact devrait continuer dans les prochaines heures avec un long bord au nord-nord-est prévu dans la Mer de Corail jusqu’à l’île de Santa Ana, à l’est des îles Salomon, pendant lequel il s’agira d’être constamment aux réglages dans un vent de sud-est de 15-20 nœuds. « Les 48 prochaines heures vont un peu s’apparenter à une course de vitesse, confirme Mark Towill, skipper sur cette étape de Vestas 11th Hour Racing en remplacement de Charlie Enright. C’est très important de pousser le bateau au maximum ». Pour Christian Dumard, les navigateurs devront également faire preuve de la plus grande vigilance dans des conditions qui vont devenir de plus en plus changeantes : « C’est un bord obligatoire, mais au cours duquel le vent va être instable en force. Et à partir de dimanche, il va y avoir de plus en plus de nuages, donc de plus en plus de grains qui peuvent changer la donne. Parfois, de petits écarts peuvent se transformer en bien plus gros… »
D’autant qu’au niveau des îles Salomon, les VO65 entreront dans ce qui est appelé sur place la South Pacific Convergence Zone, sorte de Pot-au-noir local, qui peut très bien redistribuer les cartes. « La flotte va se comprimer au fur et à mesure que nous allons approcher du waypoint (des îles Salomon, ndlr), les leaders vont entrer les premiers dans la zone de petits airs et nous allons nous rapprocher d’eux, sans cependant pouvoir leur passer devant, prédit Andrew Cape, navigateur sur Team Brunel. C’est après les îles Salomon, sur la route des Philippines, qu’il faudra faire des choix. Et vous ne savez jamais ce qui peut se passer dans le Pot-au-noir, près de l’équateur, ça peut tourner à la loterie des nuages, avec certains qui gagneront, d’autres qui perdront ». Bref, bien malin celui capable aujourd’hui de donner dans le bon ordre le trio de tête à Hong Kong…

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